Réflecteurs à vélo
2025-12-14
Se déplacer à vélo, faute d'actions contre le danger que représentent les automobilistes et d'aménagements en séparant[1], il est essentiel d'être vu. À minima, comme pour le casque[2] où les vêtements haute-visibilité[3] – obligatoires en nuit hors-agglomération –, pour ne pas se le faire reprocher par la suite. Autant il m'est entendable de me trimballer avec lumières et batteries pour voir où je vais, autant je refuse de contribuer au marché de métaux lourds sous prétexte que des automobilistes sont incapables de faire attention à leur environnement – on notera qu'en parallèle de crier sur les toits que les cyclistes (et piétons) sont habillés de manière trop sombre, la dernière mode est d'également crier sur les phares des automobilistes (les autres, toujours) trop lumineux (ça rend possible le joker magique « éblouissement » aussi bien de jour comme de nuit). Bonne ambiance.
En France, il existe très peu de documentation à ce sujet. La FUB n'en parle que très peu par rapport à ses tests sur les éclairages[4]. Une origine à cela pouvant être liée au manque de critères techniques dans le Code de la Route. Si l'on s'y réfère, alors on se retrouve vite avec des préconisations datant du siècle dernier avec des informations franchement datées[5]. La dernière évolution datant du décret 29 novembre 2024 qui rend notamment les éléments réfléchissants utilisables sans limitation : « tout cycle ou toute remorque équipant un cycle peut être muni de dispositifs fluorescents ou rétroréfléchissants latéraux passifs supplémentaires ». Dit autrement, il existe une zone grise importante concernant ce qui peut être considéré comme un catadioptre ou non. Ce qui justifierait l'immobilisation ou non du vélo.
Chez l'Allemagne voisine, on s'en sort déjà mieux. Tel que rapporté par l'association nationale RadLobby, la surface minimale définissant un catadioptre est de 20 cm² que ce soit à l'avant, à l'arrière, ou sur les côtés[6]. Moi qui ai récemment acheté un vélo neuf[7], celui-ci n'aurait pas pu être commercialisé tel quel en Allemagne. Les catadioptres avant et arrière étaient directement associés aux lampes amovibles – ou plutôt montables –, pour des surfaces minuscules. Histoire d'arranger ça, j'ai utilisé du ruban adhésif rétroréflechissant, le même utilisé pour les véhicules d'interventions routières, et ai découpé des bandes de 8 × 3 cm, à fixer sur fourche et hauban.
Idée également intéressante ; Avoir des catadioptres cylindriques sur rayons. Les dispositifs usuels sont sous la forme de barreaux sur deux ou trois rayons. Les vibrations et les chocs les rendent particulièrement susceptibles à la casse. On trouve depuis plusieurs années déjà, et pour quelques euros, des réflecteurs tubulaires à clipser sur les rayons cylindriques (donc pas les rayons aérodynamiques). Pour citer le RadLobby : « en supposant des bâtonnets de 8 cm de long, et de 0,5 cm de diamètre extérieur, la surface par catadioptre est de 4 cm². La surface minimale requise est atteinte avec 5 bâtonnets ».
En France, avoir des réflecteurs sur son vélo est juridiquement un gadget. Mais j'aime à penser qu'être en conformité – jusqu'à mes lacets[8] – est un argument à mettre sur la table lorsqu'un automobiliste en attentera à ma vie, fait où la question n'est pas de savoir si, mais quand.