The Nightingale - Un film de Jennifer Kent - Avec Aisling Franciosi, Sam Clafin, Baykali Ganambarr, Damon Herriman.

Clare est une jeune irlandaise assignée à résidence au campement du lieutenant Hawkins après une peine de prison qu'elle a terminée de purger.

Elle attend d'Hawkins la signature d'un document qui lui permettrait de regagner librement la vie civile mais le cruel lieutenant profite de son avantage et abuse régulièrement de la jeune femme en échange de cette promesse de libération.

Aidan, le mari de Clare, n'en pouvant plus d'attendre vient réclamer ce courrier au lieutenant et l'échange tourne à l'altercation.

Les représailles du lieutenant sont terribles pour Clare et sa famille.

The Nightingale fait partie de ma petite collection de dvd qui patientent parce que j'ai des appréhensions à les lancer.

Ce que j'avais lu ou entendu du film c'était que sa vision était éprouvante et le film était dur.

J'ai tendance à garder ce genre de film sous le coude pour attendre ce moment où j'ai l'envie ou le courage de regarder la réalité de la violence de ce monde dans le blanc des yeux.

Mais ce que j'avais aussi relevé des avis de spectateurs, c'est que PERSONNE ne disait que le film n'était pas bon, pas de traces de regrets.

Et bien après vision, je confirme ce que tous le monde, et personne, dit de ce film : The Nightingale c'est à la fois sauvage et très beau.

The Nightingale n'est pas un film spécialement violent mais l'univers colonial qu'il décrit l'est par contre.

C'est un monde où s'exerce la domination des uns sur les autres, où l'arbitraire règne en maître et où la loi dépend seulement de quel côté du fusil vous vous situez.

Et autant dire que si vous êtes une femme comme Clare ou un aborigène comme Billy vous n'êtes pas du bon côté du fusil.

Le film est très précis sur ces mécanismes de domination, ils ont tellement force de loi que parfois un revirement de situation vous fait passer dans l'autre camp, comme ce moment où le lieutenant décrète en punition de son second que celui ci endosse désormais le même statut que le serviteur (boy) qu'il a abattu.

Le second se soumet à cette injonction et accepte la rétrogradation prononcée par son supérieur.

Le duo formé par Clare et Billy n'échappe pas à ces mécanismes, Clare est dans le camp des dominés parce qu'elle est femme et pauvre, mais elle est blanche et tient un fusil, ce qui l'autorise à appeler billy "boy" et à acheter ses services.

Il ne fait pas bon être dans le camp des dominés dans cet univers, c'est pourtant dans ce camp que réside encore la dignité humaine.

Il y a plusieurs scènes dans le film où le personnage de Clare a des cauchemars dans lesquels elle se remémore les outrages qu'on lui a fait subir, être spectateur de ce film, c'est être dans cette même position et assister à l'ignominie dont est capable l'humanité.

Je me suis souvent vu me débattre pendant le film, interagir avec ce que je voyais, réagir en m'adressant aux personnages, j'aurais bien aimé me filmer pour constater après coup quel effet m'avait fait le visionnage du film.

Quand le cinéma vous prend aux tripes au point que vous surréagissez comme ça, c'est que c'est du tout bon.

Et voila, je me rends compte que par ce texte je vais encore encourager l'idée que le visionnage de ce film est une expérience difficile, pourtant croyez moi, The nightingale, c'est certes du sang et des larmes, mais c'est aussi de l'espoir et je vous garantis que vous n'êtes pas prêt d'oublier les personnages de Clare et Billy et leur combat, universel.