La contre-démocratie

Je viens de commencer la lecture du dernier livre de Pierre Rosanvallon, la contre-démocratie.

Cette contre-démocratie n’est pas le contraire de la démocratie ; c’est plutôt la forme de démocratie qui contrarie l’autre, la démocratie des pouvoirs indirects disséminés dans le corps social, la démocratie de la défiance organisée face à la démocratie de la légitimité électorale.

J’ai l’impression que Pierre Rosanvallon parle d’une partie du cinquième pouvoir.

Au sens le plus fort du terme, nous n’avons, d’une certaine façon, jamais connu de régimes pleinement « démocratiques ». Les démocraties réellement existantes sont restées inachevées ou même confisquées, dans des proportions certes très variables selon les cas.

Pour moi, il ne fait aucun doute que nous vivons dans une de ces démocraties confisquées. Je traiterai de ce sujet à la fin de mon prochain livre.

Si l’économie institutionnelle des démocraties représentatives n’a finalement subi aucune révolution majeure en deux siècles […], ces pouvoirs de surveillance se sont quant à eux considérablement étoffés et diversifiés.

Je crois justement que nous avons atteint le stade où ces pouvoirs ne font pas que contrer mais agissent et proposent. Il est temps de rénover la vieille démocratie. Mais pas en essayant de faire du neuf avec du vieux, en introduisant des gadgets comme le vote électronique, plutôt en changeant la nature même de la démocratie dans ses soubassements les plus fondamentaux.

ses soubassements les plus fondamentaux